L'HISTOIRE D'UNE 300 C convertible "export" # 3N57  2251

Voici donc un bref dossier sur la renaissance d’une " beautiful brute ", un modèle exceptionnel de part sa rareté, un convertible 300 C.

Convertible 300 C française depuis toujours !Cette voiture fut achetée neuve en France en 1957. Grâce aux micro-fiches Chrysler originales, le club Chrysler 300 Int. a pu confirmer qu’elle était sortie d’usine le 26/4/57, expédiée ensuite en France le 1/5/57. Donc confirmation qu’il s’agit bien d’un des 5 modèles export (479 modèles pour les USA) de 300 C convertible. Et (peut-être) la seule survivante !

Pourtant quand Fernand l’acheta en 1995, elle nécessitait pas mal de travaux : après avoir passé quelques années en Seine-et-Oise, elle émigra vers Paris où habitait son 2° propriétaire. Celui-ci la garda près de 10 ans avant de l’abandonner dans un terrain de vague où son intérieur cuir fit le délice des clochards. Acheté ensuite à la fin des ‘70s par un fana d’américaines puis revendu quelques années plus tard à un important collectionneur du Sud-Ouest, elle atterrit enfin chez Fernand : une peinture venait d’être faite mais tout le reste laissait à désirer : capote à revoir, pare-chocs à rechromer, intérieur craquelé et abîmé, motorisation de New Yorker 58 mais heureusement il ne manquait pas de pièces spécifiques sauf … le moteur d’origine ! En fait il n’était pas bien loin, dans le coffre d’un coupé 300 D échelle 2 .... qui agonisait dans un hangar voisin. Le deal fut vite conclu, achat de la 300 D avec " moteur arrière "…

La restauration s’échelonna sur une année, mais de manière assez inconstante : la recherche ou la refabrication de certainesInstallation de l'ensemble moteur-boîte : plus de 400 kg de fonte et d'acier ! parties retardèrent la sortie de la Brute. Le plus aléatoire fut la quête des 2 carbus Carter WCFB et de leur pipe d’admission ; si le moteur sorti du coffre s’avéra bien celui du convertible (vérifié grâce aux micro-fiches), celui-ci avait perdu au fil des années tout le système d’admission ! De plus 2 cylindres nécessitèrent un re-alésage car attaqués légèrement. Pistons neufs (en cote réparation), segments, coussinets, distribution, soupapes, tiges de culbuteur, etc.., furent expédiés par G. Riehl du club Chrysler 300. Avec l’aide du Chryler 300 C Handbook de W. Graefen, bloc et mécanique retrouvèrent leurs couleurs d’origine. Les carbus et la pipe furent localisés dans l’Iowa par le bulletin du club : $ 800 pour des pièces introuvables (ces carbus sont spécifiques aux 300 C). Les sièges, capote, moquette, panneaux de porte, caoutchoucs sont commandés chez Gary Goers, le grand spécialiste Chrysler 300 et mirent 6 mois à arriver ; mais le résultat valait l’attente : strictement conforme à l’origine, que ce soit la couleur, le sens des piqûres, le matériau (cuir..), les inserts métallisés, le marquage de la capote etc.. Tout fut confié à un sellier tarbais pour l'assemblage. Entre temps, le moteur avait de nouveau fait entendre son grondement rageur, impatient de retrouver les " highways " aquitaines ! La boîte Torqueflite révéla son inactivité prolongée par une couche d’1 cm de dépôts goudro-huileux au fond du carter mais consentit, après nettoyage, à reprendre du service. Je passe sur les détails, freinage refait, amortisseurs neufs, chromage de certaines pièces, révision circuit électrique etc.. Enfin, en Mai 96, la 300 reprit la route après plus de 15 ans d’inactivité ! Sa 1° sortie fut le N.A.SH de Nérac, puis Mirande et des sorties régionales. Néanmoins quelques signes avant-coureurs indiquèrent que la boîte avait un problème : en plus d’une Les 2 carbus coiffés de leur drôle de filtre à air. A noter que le moteur est en cours de remontage ...fuite à l’avant, les passages 2°-3° étaient difficiles, voire inexistants. Décision fut prise de " tomber " la boîte ce qui fit dire à Fernand que la seule chose que l’on ne révisait pas, eh ben on était sûr que c’est la première chose qui flancherait ! Plutôt que d’envoyer la boîte à une hypothétique société de réfection, on décida de la refaire nous-mêmes avec l’aide d’un ami mécano et du " shop manual " (indispensable). L’achat du kit fait auprès (toujours !) du club Chrysler 300, on entreprit le démontage qui se déroula sans aucun problème si ce n’est la confection d’un outil spécial. Les disques d’embrayages se révélèrent complètement usés : au lieu de disques ferrodo + disques métalliques, il n’y avait plus que des disques métalliques ! L’ami américain G. Riehl nous enjoigna de ne surtout pas utiliser de Dexron dans les Torqueflite et Powerflite, cette huile (d’origine GM) comportant des additifs provoquant une usure prématurée des disques d’embrayage : on peut le croire, il travaillait chez Chrysler au département boîte et a refait près d’un millier de Torqueflite ! Il nous conseilla de mettre de l’huile Ford type AA que l’on trouva avec quelques difficultés au garage Ford le plus proche. Après remontage, puis réglage du câble (très important) la 300 reprit la route avec une vigueur insoupçonnée.

Et depuis la " brute " sillonne les routes du Sud-Ouest ou se prélasse sur le stand Chrysler de Rétromobile. Elle a toujours quelques caprices, que ce soit un colmatage du radiateur suite à une bonne " bourre " sur l’autoroute ou des freins parfois peu convaincants. Mais, que voulez-vous, entendre le Hemi monter en régime à l’unisson de la succion des carbus, cela se mérite.

Dernière précision, le décodage de la micro-fiche montra qu’elle disposait de deux options rarissimes :

  • Les doubles antennes AR (non prévues sur la série 300)
  • Le " Highway Hi-Fi Phonograph  RCA" en français le tourne-disque 16 tr.mn qui nécessitait des disques spéciaux (durée 40 mn). Fernand n’a jamais retrouvé le tourne-disque, volé depuis bien longtemps. Mais est-ce bien nécessaire dans une 300 ?

300 C cv # 3N57 2251

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